
Bilan de la saison 2013-14 :
Saison toute en contraste pour les Chamois avec des hauts comme cette finale de coupe de la ligue, et des bas avec une élimination rapide en coup de France face au futur promu, Lyon, en 16[sup]ème[/sup], ainsi qu’une 9[sup]ème[/sup] place au classement général, la plus mauvaise de ces quatre dernières saisons, avec à la clé une sortie face en quarts face à leurs bourreaux de coupe de la ligue, les Dragons.
Plusieurs explications à cela. La première tient tout d’abord à un impact bien moindre du premier trio offensif qu’à l’habitude. Chamonix avait fait le pari de recruter la ligne ayant dominé la D1 en 2012-13 : Tremblay – Gadoury – Rubin, espérant ainsi atténuer à la fois l’investissement coûteux dans une bonne première ligne, ainsi que les possibilités de mauvaises surprises grâce aux automatismes déjà développés entre ces trois joueurs. Peine perdue, puisque seul le premier des trois larrons aura vraiment donné satisfaction.
Un autre facteur expliquant ces résultats en demi-teinte est la tenue moyenne de Fouquerel lors des moments décisifs, payant là son manque d’expérience. Ici encore, l’avoir comme titulaire résulte des contraintes budgétaires serrées, on ne peut donc véritablement remettre en cause ce choix. Enfin, on peut mentionner le gabarit moyen de l’équipe comme assez pénalisant, même si la principale force de l’effectif réside dans sa vitesse et sa vivacité.
La cohésion du groupe, un des points fort des Chamois depuis plusieurs années, a malgré tout su faire fi de tous ces écueils en coupe de la ligue, venant à bout de Grenoble et Angers, pour finalement chuter avec les honneurs en finale. Quelles leçons Stéphane Gros a retenu de cet exercice ?

Intersaison 2014 :
Staff sportif :
Aucun changement à la barre de l’équipe. On retrouve toujours Stéphane Gros, bon coach qui parvient à faire de belles choses avec un club modeste, qui heureusement peut s’appuyer sur une excellente formation locale et un cadre de vie plutôt agréable pour attirer des renforts étrangers. Une bonne chimie qui permet de garder une stabilité dans l’effectif sur laquelle peut travailler l’entraîneur pour mettre en place le jeu rapide qu'il affectionne.
Gardiens :
Pas de changements dans les cages, le staff chamoniard choisissant de renouveler sa confiance en Fouquerel comme titulaire et Goy comme n°2. Un choix raisonnable puisque l’ex-caennais passe tranquillement les étapes, mais reste néanmoins encore trop juste pour les moments décisifs (particulièrement en PO).
Défense :
Brent Patry remplacé par Sébastien Payette
Le retour de Patry aurait dû faire un bien fou à la défense des Chamois au vu de ses précédentes saisons sous le maillot jaune et bleu, malheureusement, il n’aura pas réussi à retrouver son niveau de 2012-13. Il est le premier de trois joueurs chamoniards à raccrocher les patins cette saison, alors qu’ils n’en ont pas vraiment l’âge. Son remplaçant est un jeune de même nationalité. Bon gabarit, assez offensif mais semblant être un peu juste dans sa zone. Un potentiel intéressant à associer à Silvennoinen ou Jestin, plus défensifs, pour en tirer le meilleur.
Fabien Veydarier remplacé par Mathieu Jestin
Curieuse décision que ce départ prématuré à la retraite (sportive évidemment). Certes, Veydarier ne jouait pas les premiers rôles dans son équipe de naissance, mais il y tenait tout de même une place de titulaire, avec encore pas mal d’années devant lui. Heureusement, la pêche au remplaçant a été excellente avec l’arrivée de Mathieu Jestin. L’équipe y perd peut être au gabarit, mais y gagne beaucoup au change, avec un peu d’expérience en plus, de meilleurs habilités défensives, mais aussi surtout bien plus d’apport à la relance. Une aide bienvenue correspondant au style de jeu rapide de l’effectif chamoniard.
Au final, une défensive qui s’améliore un peu en termes de qualité. On y retrouve des éléments solides, purs produits défensifs locaux avec Colombin et Cocar, et comme n°7 Torfou. Pour les appuyer, deux joueurs étrangers qui semblent se plaire au pied du Mont-Blanc : le canadien Hardy, quart arrière de l’équipe, auteur d’une bonne saison et de PO énormes, à l’instar du vétéran finlandais Silvennoinen, dont la solidité défensive fait du bien à l’effectif.
Une arrière-garde qui pourra donc compter sur deux paires complémentaires alliant profils défensifs et offensifs, ainsi qu’expérience et jeunesse (Hardy – Silvennoinen, Jestin – Payette), et une troisième uniquement défensive (Cocar – Colombin). Un ensemble cohérent et correct, disposant d’une bonne mobilité, mais risquant d’avoir quelques problèmes lorsqu’il faudra s’imposer physiquement.

Attaque :
Kevin Gadoury remplacé par Michael Beaudry
Il faut croire que le pari d’engager le trio des Coqs de Courbevoie, qui avait dominé la D1, n’a pas été une franche réussite, puisque un seul des trois a convaincu. Gadoury, le maître à jouer de cette ligne, n’a apporté que l’implication minimum malgré un potentiel certain. A lui de se relancer à Lyon. Son substitut est un jeune centre canadien, apparemment tout autant créateur de jeu. Là encore, on retrouve un gabarit « de poche » pour un joueur avec beaucoup d’habilités, mais ressemblant tout de même à un pari. Mais les Chamois ont-ils le choix en la matière ?
Mathieu Rubin remplacé par Matt Bissonnette
Le travailleur de l’ex-ligne des Coqs est celui qui a le plus déçu, et de loin, manquant totalement la marche entre D1 et Magnus. Son remplaçant dispose du même genre de profil travailleur, mais comme centre, avec beaucoup plus d’habilités, et surtout un gabarit intimidant.
Vincent Kara remplacé par Joris Bedin
Nouveau départ pour ce jeune (plus tant que ça), qui avait pourtant une place bien établie dans l’effectif. Sans doute l’ultime chance de franchir une marche ailleurs, grisé par ses deux matchs en EDF cette saison. Cela n’avait pas du tout marché lors de la première expérience (Dijon), espérons qu’il ait plus de succès cette fois. A sa place, on retrouve « notre » Joris Bedin, parti sans doute un peu trop précipitamment de Grenoble, avant de pourvoir se rendre compte du tournant plus que positif pris par le club. Comment le blâmer ? Il a été traité de façon indigne alors qu’il a toujours répondu présent et n’a jamais démérité. Belle perte pour nous, très jolie prise pour les Chamois. Souhaitons-lui le meilleur.
Alexandre Audibert remplacé par Henric Andersén
De la même manière que pour Veydarier, départ assez curieux de la part du capitaine de l’équipe, qui avait pourtant encore pas mal de bonnes années de hockey devant lui, ainsi qu’une vraie et importante place dans le groupe de titulaires, à encadrer les jeunes sur la troisième ligne. A sa place, on retrouve un des Suédois ayant évolué à Dijon en 2012-13. Il n’y avait guère convaincu, s’impliquant peu physiquement et faisant à peine plus la différence en terme de jeu. Il n’a malheureusement pas l’air de s’être vraiment amélioré, mais comme ailier pour la troisième ligne, cela ne pose pas temps de problème que cela.
Reste de l’effectif précédent le vétéran et sans doute futur capitaine Laurent Gras, le lutin aux mains magiques Masson, le canadien Tremblay, le seul qui a donné satisfaction devant l’année dernière et enfin Hascoët, qui devra se relancer après une saison décevante. Reste une floppée de jeunes disposant d’un véritable potentiel offensif, mais qui ont du mal à l’exprimer en senior (Terrier, Biscard, Arès, Bogdanoff).
Heureusement pour ces rookies, l’escouade offensive semble ne pas s’être construit cette intersaison sur le modèle grosse première ligne, et le reste comme on peut, mais plutôt avec l’idée de disposer d’un meilleur impact sur l’ensemble des trios. Cela devrait permettre de disposer d’un bon temps de glace avec un vrai rôle à jouer pour ces jeunes.

Perspectives 2014-15 :
Comme d’habitude depuis maintenant pas mal d’années, les Chamois ont monté un petit effectif sympathique, savant mélange de renforts étrangers et d’éléments locaux souvent issus de leur formation. Un ensemble séduisant, mais qui ne progresse malheureusement pas, là où les concurrents directs ont passé une vitesse supérieure. En gros, les Chamois seront une équipe dure à battre, mais qui auront de plus en plus de mal à l’emporter.
Alignement possible :
Gros
Fouquerel
Goy
Hardy – Payette
Silvennoinen – Jestin
Cocar – Colombin
Torfou
Masson – Beaudry – Tremblay
Hascoët – Bissonnette – Bedin
Terrier – Gras – Andersén
Arès – Bogdanoff – Biscard
= 12+2 JFL
Pronostic : 9[sup]ème[/sup] (7[sup]ème[/sup] au mieux et 11[sup]ème[/sup] au pire)